Au bout de toutes les routes (Tromsø - Norvège)
Le chant de la glace dans ma tête
Je voulais enfin l’entendre
Son écho enfui dans des ondes de brume
Son cri collé à ma peau
plus fort que les bourrasques
qui envahissent la somnolence
de ce petit matin nordique
Mon corps se dégèlera-t-il ?
Le soleil sera-t-il vainqueur ?
Contrées contemplatives
Invitation(s) à se fondre…
Les cordes claquent sur les mâts
Des bateaux « burinés » en attente
Les paroles voltigent
Des regards figés
Entre pleine mer et canopée
le ciel redescend vers la terre
Et toujours ce chant dans ma tête
Le vent le fait frère de l’eau écumeuse
Danse de lumière et de neige
Danse des falaises autour des îlots
Tout frétille, sans dessus, ni dessous
L’azur et la mer se confondent
Il n’y a plus de ligne d’horizon
La terre s’est arrondie
Suis-je au bout de toutes les Routes ?
Suis-je au bout du Monde ?
Enfin une ville aux ėcarts
Une ville bien silencieuse
Des reflets de soie dorée
sur les pavés de sa rue principale
Elle semble se perdre au loin
Est-ce ainsi que le Monde s’achève ?
Le voyageur (pour toujours ?)
devra-t-il lui aussi disparaître ?
Je ferme la fenêtre de ma chambre
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Poème de Philippe Despeysses
(écrit en « hommage » au livre de Roger Willemsen paru chez Arthaud en 2012 :
Les Bouts du Monde / Roger Willemsen-1955/2016 - ėcrivain voyageur allemand)
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