6 janvier 20??, un poème trouvé dans une bouteille sur une des plages du Taje (Ponto dos Corvos) en face de Lisbonne.
Papa,
La vie na plus jamais été la même.
Je n'ai plus jamais été la même.
Il semble que l'univers s'est fourvoyé
Il paraît que j'ai rompu le cordon ombilical qui me liait
à tout ce qui m'entoure
Je ne vous vois plus depuis sept ans
Il paraît que c'était à la fois hier ou il y a toute une vie.
S'il y avait une chose dont j'étais fière c'était d´être votre fille.
C'était mon meilleur statut.
J'écrirais des heures sans arrêt, sur des pages interminables, sur moi, mes enfants, sur
maman, sur notre famille, qui s'est brutalement écroulée. Nous sommes tous morts ce
jour-là.
J'envoie ces mots à votre mer, une mer de marin, je cherche la force de( ?) tout pour
arriver à tous et de partout. Pour m´occuper de tous. Mais j´ai besoin que quelqu´un
s'occupe de moi, de temps en temps.
Vous serez toujours mon phare et tous mes points cardinaux.
Aujourd'hui, le jour de la fête des rois, ce serait une grande journée, vous fêteriez en
fanfare vos 86 ans.
Joyeux anniversaire papa.
Que l'univers se connecte avec moi.
Avec tout l'amour.
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Traduction du poème en français par Fernando Couto e Santos
Est-ce un hasard cette découverte fortuite ? Quelle belle missive ! Enfermée dans une bouteille jetée dans le fleuve, ultime geste de mélancolie ? Celui d'une personne encore jeune à son papa, pour tracer des mots étouffés, cachés dans les replis mouvants de l'estuaire...
Thierry Quintrie Lamothe
Emouvant !