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Inconnu



Le jour baissait et je marchais

Le couchant orangeait les pavés

Étais-je revenu dans un de ces vieux films couleur sépia ?

Qui sait sous l’influence d’un exotique narcotique ?

La pente me guidait vers les eaux du Tage

Et j'étais en nage, en rage de mes souvenirs

Je descendais la grand rue du côté des bars à morues

J’étais dans le mélange bien loin d’être un ange

Des images de chair alors me revenaient

Comme des flashes colorés aveuglants, hypnotiques

J’allais devoir encore lutter toute la nuit

Il me fallait vaincre un début d’ennui

Et me jetais dans un rade pour m’enfuir

Dans les vapeurs troubles de la Macieira

Parfois un petit verre suffit pour repartir

Allègre dans ces ruelles aux effets de manches

Avant de se perdre à nouveau dans la nuit enfin venue

Lutter pas à pas sur les calçadas glissantes

J’arrivai à Alcântara, à deux pas du port, là où...

...ça renifle bout d’Afrique, des airs comme au Brésil

Instant figé, vent méphitique qui miaule, qui file

Vous emporte, ascensair de fer, mutant prodige

Soudain une terrasse, vue à boire

Des pas qui tintent... Des femmes égarées ?

Mais que m’importe, je jouerai à l’hyène exponentielle

Flairant et muselant, bavant et grappillant, hé !

J’avais certes trop bu mais je savais que le bateau ne tarderait pas à arriver

Je n’attendais que lui depuis si longtemps; allez-t-on se souvenir de moi ?

Au moins les vagues s’étalaient accompagnées de parfums violacés

Brisées par l’étrave, flèche de mon désir infini, vers l’ailleurs

Depuis temps de temps j’avais envie de repartir

D’être à nouveau porté par le vent .... de ci.... de là

Disparaître, enfin Rien redevenir

Juste « Nul , Non Avenu »... INCONNU


_______________

Texte et montage photo : Mac Lesphils

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