L’ombre de la pierre
- poesiarevelada
- 27 sept.
- 1 min de lecture

L’ombre de la pierre
Sur la peau plissée de mon cœur,
j’arrache l’ancre de la pierre
posée sur le limon du fleuve
gardien des étoiles d’écume.
L’ombre de la roche est brûlante,
Ne reste qu’un dessin étrange
tracé dans la lune d’oubli
à travers un rideau de pluie.
Entre les failles d’un mur ocre
se cachent des mots chuchotés.
Que d’enveloppes égarées
par des lèvres soudain absentes !
Tous les souvenirs s’y consument,
jettent d’ultimes escarbilles
voletant dans le vent de sel
le brin d’une moisson d’été.
Seul, guidé par les lucioles
au pied des entailles de grès,
je tiens dans le creux de la main
un galet aux lueurs de feu.
Mes doigts bleus accrochent la pierre
glanée à l’ombre d’un brasier
où mûrit l’éclat d’une larme,
N’aie pas peur du jour qui s’enfuit.

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Poème : ©Thierry Quintrie Lamothe
Mai 2025
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Photographies : ©Hervé Hette




un petit poème de moi offert à Thierry :
GIBRALTAR
Au grand effroi du détroit de Gibraltar,
Serpent de mer, bordé par les falaises terres,
Myriade de cargos, serrés comme des vers,
Beaucoup trop loin de l'île de Zanzibar.
Grosse tempête, un sacré Trafalgar !
Trop tard ! Les vents prennent la barre,
Bateaux, ballottés sur la verte, grande mare,
Je regarde en fumant un bon et gros cigare,
Cet étrange tableau blafard, un peu bizarre.
Les couleurs et lumières aquarellées du soir
S'estompent sans espoir, comme sur un buvard.
Quelques embarcations essayent de filer à Agadir,
Les côtes marocaines masquées par la brume, s'étirent,
Les marins au frêle destin, débarquent enfin, évitant le pire.
Rocher sec d'été
Douceur si minérale
Par mon cœur aimé.
Haiku pour Thierry
Faire rimer les mots et les images pour nous partager cette quête intérieure au contact de la nature, c'est tout l'art de Thierry.
N'aie pas peur du jour qui fuit, nourris l'instant présent de beauté à travers ton art de ciseleur et de narrateur, bien acompagné par cette mélodie sereine.
Jean Michel
Beau texte, qui se pose, en haut d'une colline de vide sociétal
Qui se lit entre les failles de la roche
Il demeure, nous bougeons
C'est ça, la poésie, elle nous met en mouvement
Bravo et merci
Poème si sensible , mots simples, beaux et justes pour dire ces instants où l'on ramasse un galet en cherchant des signes... Merci à vous.